Attirez, inspirez, fidélisez... cultivez votre marque employeur
Vous qui lisez ces lignes, vous savez déjà que recruter ne relève plus du simple affichage d’une offre sur LinkedIn. Plus que jamais, les candidats choisissent leur employeur. Profils rares, exigences élevées, mobilité accrue… la « guerre des talents » n’est pas qu’une formule. Dans ce contexte, développer sa marque employeur est incontournable, et ce quelle que soit la taille de votre structure ou votre secteur d’activité.
Rare image d’une personne cultivant sa marque employeur.
75 % des talents scrutent désormais la réputation d’une entreprise avant même de postuler (selon HelloWork, 2022). Cela mérite donc de s’intéresser sérieusement au sujet.
De la vitrine à l’arrière-boutique
La marque employeur, ce n’est pas une campagne RH joliment emballée ni une promesse sur un site carrière qui ressemble à un village Potemkine. Elle se construit d’abord sur du concret : culture vécue, pratiques managériales, reconnaissance sincère.
La clé est la cohérence : les (futurs et actuels) collaborateurs ne se laissent pas duper par un storytelling brillant si les coulisses racontent une autre histoire. En la matière, les mauvais exemples ne manquent pas : une entreprise qui repeint son logo en arc-en-ciel le temps du mois de juin en valorisant des engagements artificiels ; une autre qui met en avant la diversité mais dont la photo du comité de direction montre l’exact opposé ; ou encore celle qui se targue d’« esprit d’équipe » avec des images d’une initiation rugby datant du dernier séminaire alors que les managers valorisent surtout la compétition interne. Ce décalage entre la vitrine et le vécu est l’ennemi numéro un d’une marque employeur crédible. Il est même carrément dangereux.
Vos équipes, vos meilleurs influenceurs
Sur les réseaux, le contenu partagé par les salariés génère 8 fois plus d’engagement que celui publié par la marque elle-même (MSL Group via Forbes). En clair : ce sont vos collaborateurs qui donnent vie à votre marque employeur, bien plus qu’une vidéo corporate calibrée. Et ce n’est pas un hasard : un témoignage spontané inspire davantage — les candidats se fient surtout à la voix de leurs pairs.
Concrètement, ce sont ces petits signes du quotidien qui pèsent lourd : un post LinkedIn sincère, une photo d’équipe prise sans mise en scène, un retour d’expérience raconté en interne puis partagé à l’extérieur. Autant de preuves vivantes qu’aucune campagne publicitaire ne peut remplacer.
Encore faut-il créer les conditions pour que cette parole existe. Car une employee advocacy forcée sonne faux. Ce qui donne envie de parler de son entreprise, ce ne sont pas des « kits de communication » distribués un lundi matin, mais un environnement où l’on se sent reconnu, écouté, légitimé par l’équipe de management. L’advocacy est la conséquence naturelle d’une culture saine. D’où l’importance de libérer la parole sur les réseaux, en fixant toutefois quelques règles d’usage (nous y reviendrons dans un prochain article).
Dévoilez-vous avec méthode (et style)
Une marque employeur forte se construit comme un média : avec une ligne éditoriale claire, des formats variés et un ton qui vous ressemble. Le piège, c’est le discours générique du genre « ici, on valorise l’humain » — qui pourrait sortir de n’importe quelle plaquette RH. Pour être crédible, racontez plutôt vos histoires : un portrait métier qui montre un parcours atypique, une interview managériale qui expose une vision claire, un récit de coulisses qui assume autant les victoires que les galères.
Ces récits « inattendus » donnent envie aux candidats de se projeter et aux collaborateurs de se reconnaître. Et surtout, ils créent une voix singulière qui dure dans le temps. Pas besoin de publier à la chaîne : mieux vaut une communication régulière et incarnée qu’une succession de « coups d’éclat » aussitôt oubliés et souvent mal accueillis en interne. Bref, une marque employeur qui attire autant qu’elle fidélise.